Une longue réflexion…
Le choix de l’Agriculture Biologique ne s’est pas fait sans une longue réflexion. Il s’est fait après 14 années passées dans un système d’agriculture dite « conventionnelle », très raisonnée. Au sens vrai ; pas au sens galvaudé de « l’agriculture raisonnée » dont certains tentent de faire un signe de qualité, mais bien au sens d’une utilisation réellement minimale des engrais chimiques et des pesticides préconisés par l’agriculture « conventionnelle ». Cela, grâce à l’utilisation d’engrais organiques (fumier de bovins et compost de champignonnière) et grâce au maintien d’une rotation des cultures.
Une recherche
Nous avons suivi une formation sur l’Agriculture Biologique destinée à des agriculteurs qui envisageaient une conversion. Mais attention, rien n’était décidé, les clichés étaient là, tenaces… D’ailleurs, lors de notre formation, la première visite de ferme que nous avons effectuée, a eu un effet radicalement opposé à l’objectif recherché par le formateur ! Au sortir de cette visite, notre décision était prise : ce n’était pas notre conception de l’agriculture, même si nous étions prêts et souhaitions vraiment nous passer de tous ces produits chimiques et travailler, encore plus, dans le respect de notre Terre. Il y avait eu, sans nul doute, erreur sur le choix de la ferme à montrer en exemple ! L’animateur de la formation a donc dû insister fortement pour que nous allions à la visite suivante… D’ailleurs, j’y suis allé seul, signe que notre motivation avait quelque peu fléchi…
Un choix
Et là, j’ai vu ce que nous espérions voir : de belles cultures, avec un potentiel de rendement moindre par rapport au conventionnel certes, mais propres, saines et régulières. Et…, un producteur bio avec « juste » une petite moustache, avec un esprit ouvert, technique et qui ne cachait rien des difficultés rencontrées mais qui pouvait être fier de son travail. Les clichés étaient définitivement tombés ! Cette agriculture là nous convenait et correspondait à ce que nous cherchions : une agriculture dynamique, moderne, technique, performante et respectueuse de la Planète. Sur ces bases là, nous pouvions convertir notre ferme en Bio…
Enfin, nous pourrions travailler en nous passant de tous ces produits chimiques que l’on veut nous faire croire indispensables mais qui ont des effets toxiques directs ou collatéraux (par le croisement fortuit des matières actives) sur le sol, l’eau, les plantes, les animaux, le producteur et les consommateurs.
Aujourd’hui, après plus de 22 ans de production dans le respect du cahier des charges « Bio » et malgré toutes les difficultés de notre métier, nous pouvons dire le plaisir que nous avons à pouvoir travailler selon nos convictions, selon notre « propre champ ». Réaliser la finalité de notre métier d’agriculteur, tout en respectant notre Terre nourricière dans son ensemble ainsi que ceux qui vont consommer nos produits, nous procure un bien-être quotidien dans notre travail.